Désigne un procédé photographique en positif en lien avec la lumière du soleil
La technique a été découverte par Sir John Herschel (1792-1871) qui est aussi l’inventeur du cyanotype. Il s’intéressa en particulier à la chlorophylle, le pigment vert des végétaux, qui change de couleur sous l’action du soleil.
L’anthotype est un processus photographique qui permet de créer des images à partir de la réaction entre les pigments contenus dans les végétaux et la lumière du soleil. C’est de la physique-chimie !
En plus d’être une technique facile à mettre en place, c’est en outre une méthode écologique ; centrée sur les végétaux et non polluante.
Matériel
La couleur de l’anthotype est déterminée par le végétal utilisé. En général, on utilise plutôt des légumes ou herbes riches en chlorophylle mais d’autres aliments peuvent être utilisés :
du vert (chlorophylle) : épinards, persil, cresson, brocolis,…
du rouge-rosé (anthocyane) : betterave, chou rouge, cerise, hibiscus,…
du jaune (flavonoïde) : curcuma, paprika, safran, mimosa, peaux d’oignons,…
Les rouges et jaunes nécessitent en revanche un temps d’insolation plus long que la chlorophylle.
Il faut en extraire le jus donc prévoir une bonne quantité pour obtenir assez de jus pour plusieurs personnes. A titre de référence, 1kg d’épinards donnent environ 200mL de jus soit environ 20 feuilles au format A4.
Reste du matériel :
Un mortier et pilon
Un vieux bas, une étamine ou un filtre à thé
Du papier épais (type aquarelle 200 à 300g)
Pinceaux plats
Pinces à linge
Plaques de plexiglas ou de verre de la taille des papiers enduits
Eventuellement planchette de bois, de taille légèrement supérieure à celle du papier utilisé
Les motifs qui seront imprimés; plusieurs choix :
Des végétaux : feuilles, fleurs
Des objets que l’on peut caler sous la plaque de plexiglas/verre : ficelle, motif découpé plat,…
Des images imprimées sur film
éTAPES
Préparer la solution photosensible
Réduire le végétal en petits morceaux et le piler au mortier jusqu’à obtenir une matière pâteuse.
Filtrer cette pâte à l’aide d’une passoire fine ou d’un vieux collant pour en extraire le jus. Ajouter de l’eau chaude si nécessaire, en fonction du végétal.
Sensibiliser le papier
Enduire les feuilles de la solution : peindre avec le pinceau plat sur la surface de la feuille (entière ou en laissant une marge) dans un sens, laisser sécher, puis dans l’autre.
Préparation du tirage
On ré-humidifie légèrement au pinceau ou au vaporisateur la solution photosensible.
On peut ensuite poser sur le fond :
Soit un végétal voire un objet plat
Soit une image imprimée sur du film (comme pour un rétroprojecteur)
On place enfin une plaque de verre ou de plexiglas dessus et on l’accroche avec des pinces à linge. On peut aussi rajouter une planche de bois ou un support solide dessous pour éviter que l’ensemble se déforme.
Exposition et révélation
On place les plaques au soleil entre 15min à 2h, selon l’ensoleillement et la période de l’année (plus longtemps en automne-hiver, moins longtemps au printemps-été). On peut également tester plusieurs durées et voir l’effet obtenu.
L’image se révéle, crée une empreinte : la matière couverte par la feuille ou l’illustration sera plus foncée que le fond qui sera au contact de la lumière du soleil. Cette dernière dégrade la chloryphylle en la renadant plus claire.
Conservation
Les anthotypes sont fragiles et se conservent à l’abri de la lumière naturelle. Il vaut mieux les conserver à l’abri, dans un album ou avec un éclairage indirect. La lumière artificielle est plutôt bien conservée car ce sont les ultraviolets qui « attaquent » le pigment.
Différences avec le cyanotype :
Le cyanotype emploie des produits chimiques
Le cyantopye est un procédé négatif : les zones exposées à la lumière deviennent foncées, à l’inverse de l’anthotype