Suite à leur visite, les élèves de l’IME de Coutras ont rédigé un compte-rendu/ Merci à eux de ce partage !
Centre de médiation
Suite à leur visite, les élèves de l’IME de Coutras ont rédigé un compte-rendu/ Merci à eux de ce partage !
Dans le cadre du projet EAC Jardins et Patrimoine, les élèves de l’ITEP Bellefonds à Cenon ont produit de drôles de bêtes suite à l’atelier Bestiaires réalisé en classe.
Découvrez ces hybrides composés à partir d’animaux mais aussi… de plantes et légumes ! Bravo à eux pour ces créatures merveilleuses !
La Bible de La Sauve-Majeure est un manuscrit précieux et connu en Gironde. Malgré ce nom, le manuscrit n’a pas été créé à l’abbaye de La Sauve-Majeure !
Origine
En réalité, sa réalisation a débuté dans un lieu célèbre… l’abbaye du Mont-Saint-Michel, en Normandie, lieu de pèlerinage important qui comportait un scriptorium (atelier de copie des manuscrits) très actif.
La bibliothèque, disparue, était considérable : près de 800 manuscrits, ce qui est énorme au Moyen Âge.
Le scriptorium a produit de nombreux ouvrages reconnaissables à leurs initiales enluminées inspirées des îles britanniques et du nord de la France : tracé géométrique des lettres, entrelacs et feuillages, têtes de chiens et de lions, masques de dragons et animaux merveilleux, couleurs rouge, bleue et verte. La nature est largement représentée, tout comme sur les chapiteaux romans sculptés à la même période en Europe.
Aujourd’hui, les manuscrits du Mont-Saint-Michel sont conservés au Scriptorial de la ville d’Avranches.
La Bible de La Sauve-Majeure
La Bible de La Sauve-Majeure daterait de la fin du XIe siècle. Cette grande dimension indique qu’elle était destinée à être déposée sur un lutrin pour une lecture à haute voix dans l’abbaye.
Le texte est en latin, présenté sur deux colonnes. L’écriture se rapproche de la caroline, avec quelques onciales.
Elle est reliée en deux volumes de 53×36 cm, chacun formés de 404 feuillets de parchemin, soit 808 pages. Pour un tel travail, il a fallu plusieurs copistes qui ont ensuite assemblé leurs productions.
Chaque monastère avait un style particulier qui permet de retrouver l’origine des manuscrits. L’écriture et les initiales sont les mêmes que celles réalisées au Mont-Saint-Michel à la même époque, il n’y a pas de doute !
Ainsi, les spécialistes de l’écriture (paléographes) et de l’enluminure ont montré que la bible avait été copiée entièrement au Mont-Saint-Michel entre 1070 et 1090. C’est la décoration qui pose problème : la composition et les les couleurs de certaines initiales sont plus chaudes, plus vives que les codes habituellement employés au Mont.
Deux peintres auraient œuvré à la réalisation des initiales :
Il réalise les grandes lettres ornementales ornées, parfois habitées de petits animaux et d’hommes. Les rinceaux, les végétaux et les figures animales sont caractéristiques de l’enluminure normande romane. Elles témoignent de l’influence des cultures celte, mérovingienne et germanique qui ont traversé les territoires au cours des siècles passés. Les couleurs mêlent du vert pâle, du rouge, du bleu foncé et de l’ocre.
Les corps composent la lettre, au contraire des initiales du premier peintre et du langage pictural normand. L’influence est poitevine.
La Bible en Gironde
Comment est-elle arrivée à La Sauve ? Cela reste sans réponse.
Avant de se trouver en Gironde, on retrouve sa trace à la fin du XIe siècle à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon en Ille-et-Vilaine. Elle est parfois nommée « Bible de Redon ».
Comment le sait-on ? Ce sont les inventaires des abbayes qui permettent aux spécialistes d’en savoir plus, mais aussi les ajouts dans le manuscrit : au folio 259v, un texte présente une bulle (acte juridique) du pape Grégoire VII en faveur d’Almodus, abbé de Redon ainsi qu’un extrait d’un ancien cartulaire de Redon.
Ensuite, elle passe à une autre abbaye de l’ouest de la France entre 1090 et 1100.
Puis, elle arrive à l’abbaye de La Sauve-Majeure, en Gironde. Pourquoi ? Comment ? Où a-t-elle été continuée ? Son histoire est floue. Il semblerait que l’artiste qui ait continué les initiales soit celui qui l’a emmenée à La Sauve. Les manuscrits pouvaient circuler comme modèles, travaux à terminer, cadeaux entre abbayes ou comme objets appartenant à des moines ou abbés voyageant.
La Bible se trouvait dans les collections de l’abbaye de La Sauve-Majeure au moment de la Révolution où elle est déposée au château de Cadillac avec d’autres ouvrages provenant de l’abbaye et d’autres établissement religieux. Elle rejoint la bibliothèque de Bordeaux un peu plus tard et peut être visionnée en entier sur le site Manuscrits médiévaux d’Aquitaine. La reliure actuelle date des années 50.
Le manuscrit est incomplet, il manque plusieurs parties du texte biblique. Son histoire a été mouvementée !
La bibliothèque de Bordeaux conserve un autre ouvrage, cette fois-ci copié à l’abbaye de La Sauve-Majeure : il s’agit du cartulaire, texte recensant les possessions de l’abbaye de 1079 à 1356. L’ouvrage permet de suivre le développement de l’abbaye.
Pour aller plus loin : une vidéo sur la fabrication du livre au Moyen Âge réalisée en partenariat par le CLEM et le CIS Design Media Lab, dans le cadre du dispositif transmédia Les voies d’Aliénor :
Bibliographie
Bibliothèque virtuelle du Mont-Saint-Michel
Manuscrits médiévaux d’Aquitaine
Scriptorial d’Avranches
L’atelier enluminure
Pour accompagner les activités autour du parcours pédagogique Jardins et Patrimoine, un atelier a été conçu à voir ici et à retrouver dans les documents fournis aux enseignants inscrits. Pour plus de précisions, n’hésitez pas à nous contacter.
Nous débutons l’année 2019 avec les productions des élèves de l’IME Jean Elien Jambon de Coutras, qui ont choisi l’atelier Bestiaire.
Les élèves ont produit le texte suivant en dicté à l’adulte. Il a été tapé à l’ordinateur par Victoria.
Au Moyen Âge on ne connaissait pas bien les animaux qui venaient de loin. On les dessinait bizarrement un peu comme des monstres. Nous, la classe de l’IME de Coutras, nous avons essayé de faire des monstres. On vous explique comment on a fait.
En 2018, notre projet Jardin et patrimoine migre vers l’abbaye de La Sauve-Majeure, avec de nouveaux partenaires :
Depuis 2013, les Amis de l’abbaye de La Sauve-Majeure ont mis en place et entretiennent un jardin d’inspiration médiévale du XIe siècle, en partenariat avec la Maison Familiale Rurale et le Syndicat viticole de l’Entre-deux-Mers.
Les plantes sont réparties en usages principaux : plantes médicinales, potagères, aromatiques, textiles et tinctoriales, ornementales. On y trouve de la bardane, de l’armoise, de la bourrache, des pois chiches et de la roquette, de la garance des teinturiers, des chardons à foulon, du concombre, du lin, de l’hysope, de l’hellebore, de la bétoine, du fenouil, de la lavande, et de nombreuses autres plantes utilisées dans les abbayes médiévales. La visée du jardin n’est pas esthétique mais utilitaire, comme il a dû l’être dès le XIe siècle, au moment de la fondation de l’abbaye.
En 2018, on compte plus de 60 plantes et le jardin continue d’évoluer !
Vous trouverez sur ce blog et sur le site des Amis de l’abbaye (rubriques Jardin médiéval et Fiches plantes) de nombreuses informations sur les plantes médiévales.