Descriptif de la création du jardin
Nous avons voulu créer un jardin qui aurait pu appartenir à la Commanderie de Sallebruneau, édifiée entre le XIIIème et le XVème siècles et située sur le passage des pèlerins allant à Saint Jacques de Compostelle. Ce projet qui a pris naissance en 1998 coïncidait avec notre souhait de mettre en valeur le site. En effet, les opération de travaux de sauvegarde ont été entrepris sur la Commanderie depuis plus de vingt-cinq ans puis plus récemment sur ses abords : dégagement d’un ancien lavoir et d’un puits. La création du jardin contribue ainsi à élargir les connaissances sur la vie quotidienne et la symbolique du Moyen-Age, déjà amorcée avec les éléments architecturaux. Dans un premier temps, notre choix de plantes s’est orienté vers les simples, herbes utilisées pour la préparation de remèdes.
Lorsqu’on décide de créer un tel jardin on se heurte à de nombreuses difficultés : les sources historiques sont réduites, les enluminures sont en nombre restreint et sont relativement imprécises. Ainsi on ne connaît pas parfaitement la composition des jardins médiévaux. Mais on peut penser qu’un jardin de simples ( ou Herbularius) était nécessaire à la Commanderie, halte sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. De plus, les connaissances en herboristerie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, puis des Chevaliers de Rhodes qui administraient cette Commanderie faisaient autorité à leur époque.
La surface réduite de ce jardin ne peut prétendre rassembler toutes les espèces qui ont compté au Moyen Age. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’herbularius médiéval ne comprenait qu’un nombre restreint de plantes, 16 par exemple dans celui de l’abbaye de Saint-Gall. En général, seules les espèces rares ou étrangères à la contrée étaient cultivées. Quant aux autres plantes, elles étaient ramassées dans la campagne environnante.
Ce jardin a été créé à partir du printemps 1998. Aucune source écrite ou iconographique n’a été trouvée sur un tel jardin de Commanderie. Nous avons choisi les végétaux en fonction des données disponibles dans les listes ou inventaires établis au Moyen-Age, soit entre 795 environ (le Capitulaire De Villis de Charlemagne) et la version la plus récente du livre des Simples Médecines (début du XVIè siècle). Les références bibliographiques correspondantes peuvent être trouvées dans l’article donnant la liste des plantes. Depuis le printemps 2000, des plantes tinctoriales, textiles ou principalement alimentaires à l’époque médiévale ont été ajoutées. Actuellement, 75 plantes sont cultivées dont la quasi-totalité des simples mentionnées dans le « De villis » ou dans l’herbularius de Saint-Gall.
Ce jardin, patrimoine vivant, évolue sans cesse. Les plantes grandissent, dépérissent, s’adaptent, se déplacent, s’échappent vers d’autres territoires ou meurent. Nous les soignons, les protégeons. Le jardin vit et lorsque les visiteurs parcourent les étroites allées, s’arrêtant çà et là, c’est vraiment un jardin partagé.
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